Le sésame, une culture très prometteuse pour la recherche et le monde rural

Le Centre d’Étude Régional pour l’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (CERAAS) en collaboration avec la Fondation SYGENTA a élaboré un programme de recherche portant sur l’évaluation d’un panel Ouest Africain de 13 variétés de sésame dans les différentes zones agro écologiques du Sénégal. Parmi elles, quatre (4) variétés de sésame (Dioufféne, Boureima, GMP3 et Namsubani) ont fait l’objet de tests de démonstration au niveau de producteurs privés à Diourbel, Koungheul, Kaffrine et à Kolda dans les villages de Keur Ngalgou, Ndiédieng, Same Diébel et Missira Demba. L’idée de ces tests de démonstration est de fournir plus rapidement aux producteurs de semences certifiées, des variétés nouvelles et performantes en vue de renforcer le partenariat public-privé et aussi, de pouvoir assurer une bonne diffusion de ces variétés auprès des transformatrices et consommateurs finaux en vue de leur adoption.

Pour ce faire, des journées portes ouvertes ont été organisées du 14 au 18 Novembre dans les sites cités au préalable où tous les acteurs de la chaine de valeur sésame ont été conviés. L’objectif de ces journées est de visiter avec les producteurs et les partenaires, les parcelles de démonstration des variétés de sésame, installées en milieu paysan, pour recueillir leurs appréciations sur les variétés testées, leurs critères de choix et leur perception sur ce modèle de partenariat public-privé (PPP).

Cette rencontre a été l’occasion de regrouper différents acteurs et partenaires de la recherche (ISRA, ANCAR, FNDASP, RESOPP…), les décideurs publics et représentants de collectivités locales (maires ou représentants, chefs de village…), des producteurs privés de semences, des transformatrices…L’exercice de ces journées portait sur la présentation (caractéristiques, aspects, rendements, pratiques culturales…) des nouvelles variétés de sésame en vue de recueillir l’appréciation et la préférence des producteurs. Ainsi, les contraintes liées à la production, la récolte, la disponibilité des semences, la transformation et à la commercialisation ont fait l’objet de débats.

Pour Mme Marème N. Belko, agronome au CERAAS et coordonnatrice du projet, ces journées sont essentielles pour le monde de la Recherche. « Elles permettent de faire connaitre aux paysans les différentes variétés de sésame existantes, leurs caractéristiques agro-morphologiques et leurs différents traits agronomiques et nutritionnels particuliers liés à leur performance et à la qualité de leurs graines, en vue de favoriser leur appropriation. Ces rencontres aident à la mise en place de hubs regroupant tous les acteurs de la filière sésame, du producteur au consommateur final, sans oublier les acteurs de la transformation, de recueillir leurs préférences particulières afin d’en tenir compte pour futures recherches », souligne Mme M.N Belko.

M. Arfang NDOUR, représentant du FNDASP souligne « l’importance de ces rencontres qui permettent d’identifier les failles de la filière sésame ». Pour lui, il faut un appui organisationnel des décideurs publics et privés pour renforcer les acteurs de la filière par la mise en place de champs de démonstration et de points de vente de semences pour assurer la disponibilité de prébases au niveau du territoire national ». Dans ce sens, M. Birame Ndiaye, Directeur de l’UPSem, affirme que « l’ISRA peut assurer la disponibilité des semences de variétés améliorées de sésame qui sont en cours de multiplication. Cependant, il faut une bonne réorganisation des OPs en vue de faire des conventions avec l’UPSEM pour couvrir les demandes de prébase au niveau national ».

Les producteurs ont magnifié les exploits de l’ISRA par la mise en place de variétés très performantes et résistantes aux changements climatiques. Ils ont été très agréablement surpris par ces variétés mises en démonstration et témoignent de la rentabilité de la culture du sésame. « Ce que nous arrivons à gagner financièrement avec le sésame, est incomparable à la culture du mil ou de l’arachide, dit M. Ka, producteur de sésame à Same Diébel. « Avec la commercialisation du sésame, je paye les frais de scolarité de mes enfants et notre nourriture au quotidien », affirme Mme Tening Sarr, transformatrice à Ndiédieng.

En définitive, ces journées portes ouvertes ont été bénéfiques aux participants car très riches en enseignements. Plusieurs pistes d’amélioration en ont émergé :

·      L’homologation des variétés de sésame GMP3 et Namsubani ;

·      L’appui à la bonne structuration des organisations paysannes ;

·      La mise en place de conventions entre les producteurs et l’UPSem;

·      Le renforcement de capacités des acteurs de la filière…