Dans le cadre du projet SOJA-AOC, financé par le Food System Resilience Program de la Banque mondiale et coordonné par le CORAF, un atelier s’est tenu du 14 au 16 mai 2025 au Burkina Faso. Cette rencontre de trois jours visait à renforcer les compétences des transformatrices de soja afin de les initier aux nouvelles technologies et de leur ouvrir des perspectives concrètes dans les domaines de l’emploi et de l’entrepreneuriat.
Des participantes venues du Sénégal, du Tchad et du Burkina Faso ont pris part à cette session. Pour Marème Niang Belko, agronome et point focal genre au CERAAS, « nous lançons un projet ambitieux destiné à renforcer la filière soja. Grâce à la formation, à l’accompagnement personnalisé et à la création d’opportunités concrètes, nous comptons toucher un large public, notamment dans les zones les plus reculées, afin de leur fournir les compétences essentielles pour une autonomisation réussie. »
Mme Belko a également précisé que les participantes dupliqueront ces formations dans leurs pays respectifs, en organisant des journées portes ouvertes dédiées à la présentation et à la dégustation des produits transformés. Cette démarche vise à élargir l’impact du projet auprès des communautés locales et à stimuler la demande pour les produits dérivés du soja.
En parallèle, un volet technique a été consacré à la transformation de produits dérivés ciblés du soja, notamment le nëttetou (ou soumbala), le fromage et les biscuits. L’objectif était de transférer des technologies aux transformateurs issus de pays où la filière soja reste encore peu développée, comme le Sénégal et le Tchad, en s’inspirant des expériences plus avancées du Burkina Faso et du Togo.
Des modules ont porté sur les normes d’hygiène, le contrôle qualité et la sécurité sanitaire des produits transformés, tout en insistant sur les techniques permettant de neutraliser les facteurs antinutritionnels du soja, notamment par des procédés de cuisson adéquats.
En plus des produits habituels, des préparations locales comme le couscous et le chakri de soja ont également été réalisées. Ces innovations visent à améliorer la sécurité alimentaire des femmes et des enfants, le soja étant reconnu comme une source majeure de protéines (plus de 35 %, selon les variétés).
La formation s’est déroulée à la fois au Burkina Faso et au Togo, où plusieurs produits ont été transformés à partir d’un même procédé, notamment à base de lait et de farine : tofu, fromage, substituts de viande, biscuits, beignets, cakes, gâteaux et différentes farines destinées à la pâtisserie.