Histoire de Tossim et Tosset

 

M. Tossim Abolo est arrivé au CERAAS le 1^er Août 2002 en tant qu’étudiant pour effectuer son stage de fin d’études de l’école nationale des cadres ruraux de Bambey, actuel ISFAR. Après trois mois passés au centre national de recherche agronomique de Bambey pour des raisons de travaux de terrain, il est revenu au CERAAS au mois de Décembre 2002 pour la rédaction de son mémoire.

Après sa soutenance, il a été recruté comme technicien supérieur et a travaillé d’abord sur le projet Inco Dev qui s’occupait principalement de l’amélioration de la résistance de l’arachide à l’infestation par le champignon fongique l’Aspergillus flavus et de sa contamination par l’aflatoxine. Ce projet a pris fin en Mai 2006. 

Au même moment un autre projet débutait, en l’occurrence le TL1 où il s’occupait des croisements et le développement des lignées interspécifiques en utilisant une espèce sauvage, le AixAd et la Fleur11. Ce travail a été réalisé dans le cadre des travaux de thèse de Dr Daniel FONCEKA pour l’élargissement de la base génétique de l’arachide cultivée et a abouti à l’obtention de 120 lignées de segments de substitution chromosomique (CSSLs).

Les résultats phares de ce travail ont été : 

–     L’obtention de cette population de 120 lignées car de nombreux chercheurs, surtout du nord et de l’ICRISAT avaient prédit que ce travail n’aboutirait pas, ce qui était devenu un grand challenge ;

–     Le deuxième point c’est le partage de ces résultats avec les autres partenaires  à savoir l’ICRISAT en Inde, à l’Université de Georgia aux États-Unis, au Malawi, au Mali, au Niger et au Brésil.

–       Le troisième point positif c’est qu’avec cette réussite, le CERAAS, a été depuis lors associé à plusieurs grands projets portant sur l’arachide.

–       Le quatrième point positif est l’homologation de 6 variétés issues des 120 lignées développées.

–       Avec ce succès obtenu dans les croisements et le développement des CSSLs, nous avons reçu encore plusieurs espèces synthétiques sauvages et nous avons utilisé deux d’entre elles pour développer deux autres populations de type AB-QTLs toujours pour les mêmes objectifs d’élargissement de la base génétique de l’arachide cultivée.

 

Interview

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Qu’est que le Ceraas vous a permis d’accomplir ?

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Le CERAAS  m’a permis de réaliser beaucoup de choses car :

–       J’ai pu compléter ma formation d’ingénieur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de Thiès, m’inscrire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour le Master de biotechnologie végétale et microbienne et après poursuivre en thèse

–       J’ai bénéficié aussi de certaines formations hors du Sénégal (Au Mali, en Israel, en Espagne et à l’Icrisat en Inde).

–       Enfin, ces travaux ont fait l’objet de publication d’articles (3) dans des revues à facteur d’impact.

 

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Sur quoi travaillez-vous exactement actuellement ? 

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Je me suis actuellement inscrit en thèse à l’UCAD et mes travaux de recherche portent sur l’amélioration de la taille des gousses et des graines par la stratégie du pyramidage en utilisant les caractères agronomiques positifs sauvages qui augmentent la longueur et le diamètre des gousses et des graines. Il faut signaler que ces caractères positifs sauvages ont été identifiés dans les populations AB-QTL et CSSL au cours des travaux précédents qui ont consisté à les caractériser aussi bien sur le plan génétique que sur le plan phénotypique. Il faut signaler que ces deux populations sont issues d’un seul croisement entre l’espèce sauvage synthétique et la Fleur11. 

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Quels sont vos résultats qui vous rendent fiers et pourquoi ?

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Nos premiers résultats sont déjà prometteurs car nous avons identifié plusieurs lignées qui présentent des grosses gousses et de graines et une d’entre elles (Pyr1-370) fait l’objet tests en milieu pays en vue d’une prochaine homologation.

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Vous venez de publier justement un article sur « Évaluation de 16 CSSL d’ arachide ( Arachis hypogaea L.) dérivées d’un croisement interspécifique pour les caractéristiques de rendement et de composante de rendement: validation QTL », Comment ces résultats peuvent servir surtout aux paysans ? 

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Oui c’est vrai que nous avons publié un article sur 16 lignées CSSLs issues de la première population développée et parmi ces 16 lignées, se trouvent les 6 homologuées. Et parmi les 6 homologuées deux (Rafect Kar et Tosset) sont déjà largement cultivées chez les paysans et cela fait notre fierté car les paysans sont bénéficiaires des retombées de nos travaux de recherche.  

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Parlez-nous de Tosset ? 

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Tosset fait partie des 6 variétés homologuées et elle a la particularité d’avoir de grosses gousses et graines. Et c’est lors des travaux de multiplication et d’avancement de générations qu’un jour on vérifiait la maturité des plantes et quand j’ai creusé, j’ai remarqué les gousses de cette plante étaient très grosses et j’ai montré ça au Dr FONCEKA. Et le nom Tosset vient d’une partie de mon nom qui est TOSSIM suivi de et que mon chef Dr Daniel FONCEKA a bien voulu formulé pour me faire honneur. 

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Quels avenirs pour la recherche sur l’arachide ?

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La recherche sur l’arachide a de beaux jours devant lui car c’est une plante qui suscite encore beaucoup de curiosité scientifique tant au niveau de son habitat originel où on découvre de nouvelles espèces sauvages qu’au niveau biologique et génomique où des questions sur son origine génétique suscite encore des débats entre les grands chercheurs.

 

 

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Et quelle suite entrevoyez-vous pour votre carrière ?

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Après la soutenance de la thèse, on saura comment orienter ou réorienter notre carrière. Pour le moment, je me concentre sur la finalisation de la thèse.